lundi 27 août 2012

Direction d'école et gouvernance démocratique...


La Direction Générale de l'Enseignement Scolaire (DGESCO) a demandé à son conseil scientifique un rapport sur le "climat scolaire", entendez le climat qui règne dans les écoles, et les moyens de l'améliorer.

La raison en est simple, et le groupe de chercheurs qui a travaillé sur ce rapport sous la direction d'Eric Debarbieux l'expose clairement dans son préambule:

Le lien très fort entre « climat scolaire », qualité des apprentissages, réussite scolaire et victimation à l’école est largement établi par la recherche. Travailler sur la notion de « climat scolaire » est donc bien travailler sur des questions touchant à la construction et à la transmission des connaissances, ce n’est pas un simple ajout plus ou moins utile aux missions « fondamentales » de l’école.

Le rapport qui vient de sortir montre les enjeux liés à la qualité de ce climat: il insiste fortement sur la formation des personnels et la stabilité des équipes, réclame l'approfondissement des rapports entre l'école et la famille, dénonce les excès autoritaires de la hiérarchie dans les projets d'établissement, et réclame une "gouvernance démocratique des établissements". Mais là où certains verraient facilement imposer un système dans lequel le Conseil des Maîtres deviendrait seul responsable du fonctionnement de l'école, le rapport exprime avec clarté qu'une équipe sans leader n'a aucune légitimité ni efficacité, et assène l'importance de l'effet "chef d'établissement", ce que savent et clament depuis longtemps les directeurs d'école:

Le chef d’établissement apparaît comme un pivot du climat scolaire. L’effet chef d’établissement est confirmé par l’ensemble de la recherche. La qualité de sa formation ne saurait donc être négligée, non tant dans ses tâches administratives que sa gestion des ressources humaines, sa capacité d’écoute et ses compétences d’animation des équipes. Cela est vrai autant dans les écoles primaires que dans le secondaire. Un vrai statut des directeurs d’école serait alors souhaitable.

Il est agréable de lire de nouveau exprimé si simplement ce que les fossoyeurs de l'école publique et des syndicats sclérosés persistent à nier continuellement. Nous sommes loin des appels à la peur d'une "caporalisation" de l'enseignement primaire et des "petits chefs" qui n'existent que dans l'imagination obtuse des nostalgiques de l'époque où les syndicats acquis aux mirages communistes gouvernaient l’Éducation Nationale. La direction d'école mérite mieux qu'une position inconfortable, sans reconnaissance juridique ni administrative, sans traitement digne, au point que plus personne ne veut remplir cette mission devenue si ingrate au cours des décennies écoulées. Un vrai statut des directeurs d'école est non seulement souhaitable, il est devenu indispensable. Espérons simplement que le gouvernement récemment élu saura écouter, et ne cédera pas à des chantages d'un autre temps.

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