mardi 18 septembre 2012

Je suis pour une grève administrative...


La "concertation" pour la "refondation" (brrrr, ces deux mots me font froid dans le dos) est en cours. Le GDID y a été invité. D'après les informations que cette association nous a récemment données, les discussions sont difficiles. Mais il semblerait également que beaucoup au sein de cette concertation soient convaincus de la nécessité de ne pas laisser les directeurs d'école, chevilles ouvrières de l'école française, dans la situation actuelle.

Je ne crois guère aux bons sentiments, et les belles paroles me laissent de marbre. Comme moi chers collègues vous êtes en train de vous débattre de votre rentrée, coincés entre vos élèves, votre IEN qui vous assomme de consignes inutiles sur un ton menaçant, la préparation des élections et autres billevesées. Comme moi vous faites en ce moment des journées de 10, 12 ou 14 heures -14 heures, ce fut mon cas aujourd'hui-. Alors j'imagine que vous avez des doutes sérieux quant à notre avenir.

J'ai suffisamment exposé dans mes derniers billets les risques de voir les principaux de collège ou les IEN pointer leur nez dans nos écoles, et surtout y mettre le foutoir que depuis des années nous nous évertuons à éviter. Je n'y reviendrai donc pas aujourd'hui. J'ai également déjà écrit que je faisais partie du GDID, parce qu'il est plus que nécessaire à l'heure actuelle de nous serrer les coudes.

J'attends avec impatience les résultats de la "concertation", les recommandations qui seront faites concernant la direction d'école, et surtout les suites qui seront données. Mais même si je conserve un soupçon de confiance je ne me fais guère d'illusion.

C'est pourquoi je suis aujourd'hui presque convaincu que notre ultime arme pour nous faire entendre est la grève administrative. Pourquoi? Pour que les médias s'emparent de notre problème, qu'ils ignorent superbement et avec conscience, y compris les soi-disant journalistes "spécialisés" qui s'attardent sur les déclarations lénifiantes, adaptées à l'instant, et cache-misère, de M. Peillon sur la "morale" ou la violence. Pour que les familles de ce pays sachent qu'elles perdront leur directeur d'école de proximité attentif à leurs demandes. Pour que les municipalités sachent qu'elles perdront l'interlocuteur privilégié qui est jusqu'à présent le leur, et qui souvent est aussi le dernier représentant de l'Etat dans les petites communes françaises.

Je le dis: si rien ne sort de cette "concertation", j'appuierai de toutes mes forces une grève administrative perlée. Si je suis seul à vouloir la faire, alors je démissionnerai de mes fonctions de directeur d'école. Mais j'arrêterai les dégâts. Je ne vais pas me tuer pour les beaux yeux de la marquise si peu d'années avant ma retraite.

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