samedi 24 novembre 2012

Le patron change... les idées aussi ?


Ainsi donc M. Jean-Paul Delahaye est devenu le nouveau Directeur Général de l'enseignement scolaire (DGESCO). Il remplace à ce poste M. Blanquer, qui y était depuis 2009. Disons-le tout net, M. Blanquer n'a pas démérité: fidèle serviteur de l’État, M. Blanquer a vigoureusement fait ce qu'on lui demandait de faire et appliqué ce qu'on lui demandait d'appliquer. A défaut de discernement, il y avait là de la loyauté. Soit...

On ne peut tout de même nier que cette nomination de M. Delahaye fait passer entre mes épaules un agréable souffle d'air frais. J'ai souligné dans un précédent billet à quel point il était nécessaire de nettoyer les écuries d'Augias qu'est ce ministère de l’éducation nationale aux effectifs pléthoriques et à la bureaucratie délirante. Le ménage a commencé, j'en rends grâce à M. Peillon. D'autant que M. Delahaye a tout pour me plaire. D'origine très modeste, M. Delahaye a gravi tous les étages de l'ascenseur républicain à force d'intelligence et de travail. Il fut professeur d'histoire en collège neuf ans, et connait donc le système de l'intérieur, même si ce fut à une période -de 1973 à 1982- fort éloignée des questions d'aujourd'hui. Il fut IEN, il fut Inspecteur d'académie (son passage en Côte d'or, s'il fut bref, laissa une impression d'autant plus agréable que ce ne furent le cas ni de son prédécesseur ni de son successeur -son départ fut regretté-), il fut Inspecteur Général, Chargé de mission; il obtint si je ne m'abuse un doctorat en Sciences de l'éducation en  2003 sous la férule de Claude Lelièvre... L'itinéraire de M. Delahaye est remarquable.

Comme directeur d'école, sans en attendre trop, j'attends néanmoins beaucoup de cette nomination. M. Delahaye est un homme ouvert, qui discute et sait écouter.

«Nous allons mettre en œuvre de grands chantiers, liés à la refondation de l'école. Mais les changements ne sont pas uniquement liés à la loi d'orientation et de programmation pour l'école. Il y a une rentrée 2013 à préparer avec toute une série de mesures importantes», a-t-il dit récemment, en évoquant «de lourdes responsabilités».

Parmi ces grands chantiers, celui de la direction d'école me semble à la mesure de cet homme réputé droit, et homme de conviction. Saura-t-il comprendre à quel point la question des directeurs d'école est cruciale pour une "refondation" du système? Saura-t-il voir que de nombreuses mesures peuvent être immédiatement prises sans que soit de quelque façon obéré le budget de l’État... en attendant plus et mieux évidemment. Mais affirmer l'autonomie des écoles, en réplique aux volontés hégémoniques inefficaces des IEN, ne coûterait rien. Supprimer l'aide personnalisée pour les directeurs d'école non plus. Et reconnaître comme souligner publiquement notre importance et nos rares prérogatives ne pourrait que nous passer un peu de baume au cœur, ce dont nous avons fortement besoin. Tout cela en attendant les nécessaires négociations qui commenceront au premier trimestre 2013, qui en revanche montreront que beaucoup de solutions existent pour clarifier légalement et juridiquement la position des directeurs d'école, en attendant l'indispensable statut particulier que le GDID saura mettre en avant. Faudra-t-il attendre plus que prévu? Beaucoup peut-être dit et fait d'ici deux ou trois ans...

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