dimanche 27 octobre 2013

A fond dans la connerie...


Je me posais la question dans mon précédent billet de la position louvoyante -que dis-je, ondulante!- du SGEN-CFDT dans la reconnaissance institutionnelle de la direction d'école. Je précisais qu'à mon sens ce syndicat s'enfonçait dans le néant: absence de pensée construite, refus de l'évidence, incapacité flagrante à se positionner clairement, retournements de vestes réguliers, danse du ventre... On en a enfermé avec une camisole pour moins que ça!

Je viens d'avoir une confirmation stupéfiante de ce que je subodorais avec un article du SGEN-CFDT parisien, qui surfe avec plus ou moins de bonheur sur la question des rythmes scolaires -la planche a dû être savonnée-.

La CFDT y réclame, et je vais citer la chose pour ne pas être taxé de partialité ou d' "interprétationnisme" (oui, le néologisme est moche, mais il est clair), la mesure suivante:

Le Sgen-CFDT demande au rectorat une véritable réflexion pour faciliter les rapports entre Directeurs d’école et Responsables périscolaires par une reconnaissance de leur fonction à travers une présence au Conseil d’école et une participation au conseil de Maîtres. Ces partenaires éducatifs sont des alliés si nous n’en faisons pas des concurrents par calcul corporatiste.

C'est pas du beau, ça? C'est pas du lourd? Que du bonheur, je vous dis! Au lieu de demander à ce que les directeurs d'école rendus statutaires deviennent dans le cadre de missions clairement redéfinies des interlocuteurs privilégiés des municipalités, la CFDT préfère l'inverse, soit faire entrer les responsables du périscolaires dans les Conseils d'école, et même dans les Conseils des maîtres!

Qu'un syndicat, et surtout la CFDT, puisse envisager de faciliter ainsi la municipalisation des écoles en donnant un droit de regard sur les temps scolaires aux responsables du périscolaire me stupéfie. D'autant, faut-il le rappeler, que par essence le Conseil d'école comprend déjà dans ses membres de droit un représentant de la municipalité.

Le SGEN-CFDT, exsangue dans sa représentativité depuis quelques années, n'ayant rien à dire, et se révélant de surcroit dans la totale incapacité de simplement avoir une réflexion intellectuelle quelconque, se lance donc dans la surenchère pour flatter des agents territoriaux que manifestement elle cherche à se mettre dans la poche en leur imaginant un pouvoir sur le temps scolaire. Il parait que le SGEN-CFDT se prétend un syndicat d'enseignants, et ferait partie des farouches défenseurs de l'école publique... Eeeeeh bé, qu'est-ce que ce serait autrement!

Nous voilà donc de plus en plus enfoncés dans la connerie à mesure que se précisent les négociations sur le statut des enseignants et celui des directeurs d'école, et que nous nous rapprochons des élections professionnelles. Je m'attends à en lire encore de bien pires dans les semaines qui viennent. Je vous le dis, chers collègues, les dirlos ont intérêt à se réveiller, et à se battre, s'ils ne veulent pas se retrouver les dindons de la farce sanglante qui se joue actuellement avec leurs tripes.

Et le SGEN-CFDT? Requiescat in pace...

2 commentaires:

  1. Les animateurs pourraient aussi etre présents en classe, en stage, prenant des groupes en responsabilité progressivement. La transition se ferait ainsi en douceur pour supprimer ces petites choses inutiles: les en-saignants. De joyeux animateurs tout frais et revigorés pour s occuper des enfants. Programme: chat perché, hip hop, slam, béret,... Mais ainsi les parents auront ce qu ils souhaitent: du temps pour faire les courses. Pas étonnant avec le temps de cerveau disponible pour coca.cola...

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  2. De fait, la réforme des rythmes, sur son volet tendant à l'institutionnalisation d'une articulation avec le périscolaire amène à ce genre de perspective et de confusion. L'école, au sens strict, va se trouver en demeure de s'accommoder avec un ensemble divers d'intervenants et de contingences extérieurs qui s'agglomèrent à la représentation globale de l'école.
    Si c'est ce vers quoi doit tendre l'école, avec des définitions locales multiples et diverses, la question du leadership se pose. Plus qu'un statut qui ne va pas régler le problème de surcharge de travail déjà constaté, et dans un souci de clarté, ne faudrait il pas mieux confier délibérément cette gestion aux directeurs d'école en accentuant fortement le système de décharge.
    Je précise que je n'adhère pas à cette perspective dans un contexte où il me semble que la notion d'enseignement qui est la responsabilité propre de l'école me semble est déjà confuse.

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