dimanche 20 octobre 2013

Dirlos, ne vous faites pas avoir !


Tout ce petit monde qui trépigne actuellement sur la thématique des rythmes scolaires ne vise, chers collègues directrices et directeurs d'école, qu'à vous entuber -pour rester poli-.

Les élections professionnelles ont lieu en 2014. Les centrales syndicales cherchent donc à se placer d'ici là du mieux possible pour gagner le maximum de sièges dans les diverses instances locales ou nationales et conserver leurs sinécures dorées et reposantes. Et chacune de montrer ses petits bras et ses petits poings pour faire le plus de vent possible et prouver sa détermination au service des enseignants. Comme tous ces rigolos n'ont pour la plupart aucune idée sur ce qu'il convient de construire, comme tous ces rigolos ne savent par essence que beugler en brandissant banderoles et slogans éculés, tout est bon à prendre pour faire oublier son incompétence. D'où cette ruée hilarante sur le moindre bidule qui traîne. Les nouveaux rythmes scolaires passaient par là, les syndicats se sont précipités dessus comme des morts-de-faim.

L’État a programmé pour la fin de cette année et le début de 2014 un certain nombre de négociations sur le statut des fonctionnaires -et des enseignants en particulier- comme sur la façon dont les directeurs d'école doivent être considérés.Sur ces sujets les syndicats n'ont rien à dire, de toute façon ils n'ont aucune idée propre, c'est l'essence même du syndicalisme français qui adore le statu quo même et surtout s'il est absurde, car il lui permet de prospérer sur ce terreau fertile du mécontentement des masses laborieuses qui adorent se laisser tondre par ceux-là mêmes qui sont sensés les défendre.

Cette prétendue "lutte" contre les nouveaux rythmes scolaires qui vous est servie par des syndicats en mal de représentativité et des médias en mal de copie quotidienne n'est qu'un lamentable paravent pour occulter les vraies questions qui sont actuellement discrètement traitées dans votre dos. Vous voulez un exemple? Celui de la récente réforme des retraites, sur laquelle on ne peut pas dire que se soient étendus les syndicats, en est un excellent. Je suis sûr que vous ne savez pas le dixième de ce qui s'est décidé malgré vous, alors que vous avanciez fièrement pancarte à la main en dénonçant les cafouillages du périscolaire... D'ailleurs, de quoi vous mêlez-vous? Cela vous regarde, le périscolaire? Que je sache, ces activités facultatives concernent au premier chef les familles et les municipalités, non?

Pour mémoire, et pour rigoler, je vais évoquer l'extraordinaire argument de la fatigue des élèves: il est de notoriété publique que la rentrée a été de tous temps une période particulièrement reposante pour nos enfants... Je me marre.

Donc, pendant qu'avec bravoure vous discutez en réunion de cellule des imaginaires méfaits de la réforme des rythmes, vos syndicats préférés sont en train de vous tailler un costard sur mesure. Vous pourrez toujours gémir de votre bêtise quand le costume vous aura été livré, et que vous réaliserez à quel point il vous gêne aux entournures.

Je parle particulièrement pour les directeurs d'école. Concrètement, en dehors du GDiD qui est seulement une association de professionnels, qui veut sortir la direction d'école de la gadoue dans laquelle elle s'enlise depuis deux décennies? Le SE-Unsa, la CFTC. Pour ce qui concerne le SGEN-Cfdt, on ne sait pas, il balance, hésite, tergiverse, ne se prononce pas, s'enfonce dans le néant... Nos adversaires sont eux clairement identifiés: le SNUipp (rejeton illégitime de la stalinienne FSU), FO, SUD et la CGT veulent laisser les directeurs s'enliser, c'est leur intérêt propre et égoïste de nous laisser crever en même temps que l'école de la République. Tiens, comme c'est curieux: qui porte le drapeau du "combat" contre les rythmes scolaires? N'y voyez surtout pas un hasard.


Allégorie: les directeurs d'école se laissent entraver par les syndicats d'extrême-gauche.

Chers collègues directrices et directeurs d'école, ne vous faites pas avoir! Depuis plusieurs semaines les syndicats discutent de votre sort dans votre dos! Croyez-vous vraiment qu'ils veulent tous votre confort professionnel? Croyez-vous vraiment que la reconnaissance institutionnelle que nous attendons tous sortira de leur chapeau élimé? Le GDiD est lui aussi consulté, mais ne pourra pas faire partie des négociateurs. Alors au lieu de vous disperser dans de pseudo-luttes stériles car vouées à l'échec, concentrez-vous sur l'essentiel, soit le fonctionnement interne de l'école et la nécessaire différenciation des directeurs d'école. Prenez de la hauteur, bordel!

 Allégorie: un directeur d'école regardant de haut l'agitation syndicale.

Oubliez cette "lutte" qui n'est en pas une et qui ne sert que de diversion, soutenez comme moi l'action du GDiD et de son bureau dans son travail -bénévole je le rappelle, sans décharge aucune ni aide particulière de l’État, ce ne sont que nos cotisations qui font tourner la machine-. Soutenez les revendications logiques que sont notre indispensable reconnaissance juridique, institutionnelle, salariale, notre différenciation au sein de l'institution scolaire, la prise en compte de notre compétence, de notre professionnalisme, de notre fidélité aux textes qui régissent l'école publique française. Les directeurs d'école sont indispensables au bon fonctionnement de l'école comme à sa nécessaire évolution, il faut que ce soit dit et reconnu. D'après les quelques informations que j'ai pu glaner sur les forums publics du GDiD, il semble que cette reconnaissance avance, mais le GDiD qui n'est que consulté veut rester discret par respect envers ses interlocuteurs. Le statut? Peut-être pas tout de suite. Mais que les choses soient dites clairement et notre rôle mis en avant serait déjà une belle avancée, car nous venons de loin, de très loin... et nous ne serions pas là sans le GDiD, c'est clair. Alors ne laissez pas passer cette chance, ne la laissez pas gâcher par des revendications absurdes et d'arrière-garde, ne vous laissez pas distraire ni ne détournez votre attention, car une chance nous est offerte, là , maintenant, aujourd'hui, et elle ne se représentera peut-être pas de sitôt. Et comme moi soutenez le GDiD en adhérant, ça ne coûte pas cher et plus nous serons nombreux plus loin portera notre voix.

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