samedi 1 novembre 2014

Il se déguise en directeur d'école pour faire peur...


De notre envoyé spécial.

Après les clowns, les dirlos? Sous le prétexte d' Halloween, fête païenne anglo-saxonne, tout est bon aujourd'hui pour effrayer autrui. M. Réforme, un enseignant de l'école élémentaire de XXX, s'est récemment déguisé en directeur d'école, et a réussi à durablement traumatiser élèves et enseignants.

Grégoire, dix ans, témoigne: "Ben on l'a vu arriver le matin, il avait une cravate et l'air fatigué. Il avait des rides sur le front et des poches bleues sous les yeux, ça nous a fait un peu peur. Et pis il a apporté un téléphone qu'il a posé sur son bureau. A chaque fois que ça sonnait ça nous faisait tous sursauter, il arrêtait de nous parler et discutait bizarrement au téléphone, on ne comprenait rien. La troisième fois que ça a sonné y'a Solène qui s'est mise à pleurer. Pourtant elle est costaude Solène, c'est la première de la classe! Même Thomas qui fait tout le temps l'andouille il osait plus bouger, il est resté toute la journée vissé sur sa chaise."

Les enseignants de l'école aussi y ont cru. Comme l'explique Mme Eval-Cognit, qui enseigne à l'école de XXX depuis sept ans: "Quand je suis arrivée à 7h30, il trifouillait le photocopieur avec un tournevis. Il m'a dit qu'il était désormais directeur de l'école. Je l'ai cru, pourquoi pas, c'est quelqu'un de sérieux d'habitude, et puis on n'y comprend plus rien au fonctionnement de l’Éducation nationale. Il a distribué le courrier, après il a demandé à vérifier les pourcentages de présence sur les cahiers d'appel et il les a signés. On y a tous cru."

M. Rythmescol est dans l'école depuis cinq ans: "Il a refusé de signer mon autorisation de sortie, en me disant de la refaire. Il a aussi renvoyé le bus qui devait emmener les CE2 au Musée, M. Plannumeric qui avait travaillé toute la semaine sur cette visite en était tout retourné. Il a aussi fait pleurer une des femmes de ménage, en lui disant que le couloir du premier étage était dégueulasse, que c'était une honte et qu'il allait en informer la municipalité. A la récréation il a confisqué tous les ballons, les cordes à sauter, les billes... Il y a eu beaucoup de larmes parmi nos élèves."

Mme Method-Global: "Il n'a pas voulu signer mon bon de commande, il l'a même jeté à la poubelle en disant qu'il n'y avait plus d'argent pour les fournitures, et que je n'avais qu'à mieux gérer mon budget! Je n'ai pourtant rien dépensé depuis la rentrée. Il a fait la même chose à Mme Logicurricul qui a fondu en larmes dans le bureau."

La municipalité de XXX a été également jouée. M. Norme, directeur des services, nous raconte: "M. Réforme est arrivé à midi à la Mairie pour réclamer un nouveau photocopieur, un projecteur vidéo et douze ordinateurs neufs. Il nous a expliqué qu'il était le nouveau directeur de l'école. Pourquoi pas, nous ne comprenons plus rien nous non plus au fonctionnement de ce ministère, et la DASEN est injoignable entre midi et deux. Nous avons donc transmis sa demande à M. le Maire. Nous avons également signé sa commande de 600,00 € de bonbons sur les crédits fongibles, commande qui nous a un peu surpris, mais nous ne voulons pas empiéter sur des responsabilités pédagogiques qui ne sont pas les nôtres!"

Nous avons demandé à Mme Bienveillante, qui est la véritable directrice de l'école de XXX, comment une telle usurpation a pu fonctionner: "J'ai fait mon travail habituel en arrivant à 7h le matin, mais c'était une journée qui s'annonçait calme, alors je suis allée dans ma classe. Personne ne m'a rien demandé de la journée, ce qui est inhabituel mais j'ai pensé qu'enfin j'aurais peut-être pour la première fois depuis six semaines une journée un peu tranquille. En plus ma classe est à l'arrière de l'école alors ça explique que je n'aie rien vu. Même le téléphone n'a pas sonné de la journée et pour cause, M. réforme avait débranché la prise! Mais mes petits CP ont eu une bonne journée."

Les syndicats que nous avons contactés n'ont pas souhaité s'exprimer, à part un représentant de FO qui sous couvert d'anonymat nous a fait un long discours sur les "petits chefs" qui tyrannisent leurs collègues et la nécessité d'une direction d'école collégiale. La Direction Académique que nous avons également jointe nous a expliqué qu'une enquête était en cours pour déterminer clairement les faits et les responsables, mais que de toute façon l’Éducation nationale ne pouvait être mise en cause.

De nombreux enfants sont rentrés chez eux ce soir là en pleurant -sauf les CP qui étaient ravis-, et plusieurs plaintes ont été déposées. M. Réforme a été interpellé par la gendarmerie à son arrivée à l'école le lendemain matin. Il aurait dit que "ce n'était qu'une blague, mais c'est pas drôle d'être dirlo." M. Réforme a présenté des excuses et a été orienté sur un centre spécialisé de soins pour les enseignants.

2 commentaires:

  1. Merci pour ce sourire avant la rentrée!

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  2. Pas de téléphone dans la classe !
    Il est impossible de faire la classe et de répondre au téléphone en même temps.
    Les parents sont très mécontents au début et puis ils s'habituent.
    C'est une bonne méthode pour réduire le stress du dirlo.

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