jeudi 9 juillet 2015

Après Duchêne, voilà Grosperrin...

Un nouveau rapport du Sénat, signé de M. Jacques Grosperrin -professeur agrégé et sénateur du Doubs-, suit de peu le rapport Duchêne dont j'ai parlé il y a quelques jours. Décidément les rapports du Sénat se suivent... et se ressemblent, du moins sur la question des directeurs d'école, qui manifestement se présente désormais aux yeux de tous comme l'étape indispensable à la rénovation ou à la "refondation" du système scolaire.

Je ne peux évidemment qu'approuver et applaudir. Mais j'ai tellement écrit ici qu'une telle évolution est inéluctable pour une pleine appréhension à l'école primaire des changements nécessaires à la réussite scolaire de nos élèves, que ça fait quand même drôlement du bien de lire et entendre martelée la nécessité d'un changement de statut du directeur d'école.

Merci M. Grosperrin, d'avoir écrit ceci:

"...
(1) Régler le problème spécifique et statuaire des directeurs d'école

Dans le premier degré, les conditions d'une véritable autonomie collective des équipes éducatives dans les écoles ne sont pas encore réunies, étant donné l'absence de personnalité juridique des écoles (elles n'ont pas le statut d'établissement public local d'enseignement - EPLE), la position statutaire très faible du directeur d'école et la double compétence des communes et des inspecteurs d'académie.

En effet, le directeur d'école reste un enseignant chargé de la bonne marche de l'école en général, de l'animation de l'équipe pédagogique, de l'organisation des classes et du temps de service de ses collègues et des autres personnels intervenant dans l'école. Il reste perçu comme un collègue par les autres enseignants, dont il n'est pas le supérieur hiérarchique, en d'autres termes il n'est qu'un « primus inter pares ».

C'est en définitive l'inspecteur de l'éducation nationale (IEN) de circonscription qui cumule la compétence d'inspection sur les enseignants de cette zone, le rôle de supérieur hiérarchique et de représentant unique de l'éducation nationale à l'échelle de la circonscription.

La commission d'enquête estime que cette situation ne peut plus durer.

Elle propose donc de reconnaître un statut de chef d'établissement aux directeurs d'école, ce qui implique, par conséquent, de conférer le statut d'établissement public local d'enseignement aux écoles.

Cela nécessitera une revalorisation de leur grille indiciaire, ce qui serait une mesure de justice au regard de la sous-rémunération patente des enseignants du premier degré par rapport aux autres pays de l'OCDE, dénoncée à plusieurs reprises lors des auditions de la commission d'enquête. M. Laurent Bigorgne, directeur de l'institut Montaigne, a ainsi indiqué : « les plus gros retours sur investissement se font dans les premiers âges de la vie. Et pourtant, par rapport à la moyenne de l'OCDE, on continue en France à sous-financer la rémunération des maîtres exerçant dans les écoles maternelles, à hauteur de 20 % ; même chose pour l'école primaire ; la situation est meilleure au collège et nous surfinançons le lycée à hauteur de 30 %. Inversons la courbe, en supprimant les financements inutiles. »

PROPOSITION DE LA COMMISSION D'ENQUÊTE
Instituer un véritable statut de directeur d'école dans l'enseignement primaire
..."

Je sais que depuis des années les rapports s'accumulent avec une régularité de métronome, qui disent la même chose. Mais je suis intimement persuadé que plus on le dira plus ça rentrera dans les têtes, y compris certaines mal faites de quelques centrales syndicales que je m'abstiendrai de nommer. Ce qui ne nous éloigne pas d'un statut spécifique, quelle que soit sa forme, nous en approche.

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