dimanche 6 septembre 2015

Quand l'idiotie n'a pas de limite...

Un coup de gueule, là... Une "information" est relayée un peu partout -médias, réseaux sociaux...- quant à une commune du Pas-de-Calais qui mettrait à l'amende, au sens propre du terme, les parents qui viendraient chercher leur enfant à l'école en retard. Cette "information" est répandue sans aucune critique ni aucun recul. J'en suis profondément choqué, autant par l'ineptie de la chose que par la complaisance des médias.

S'il est courant effectivement que certaines familles négligent leur devoirs familiaux, je suis effaré qu'une municipalité s'arroge le droit de verbaliser des familles pour une telle raison. Le Maire, très fier, explique dans les journaux que la sanction éventuelle a été inscrite dans le règlement des écoles, règlement que les parents signent à la rentrée.

Pour autant, signature ne vaut pas acceptation d'une mesure que pour ma part j'estime totalement illégale. Effectivement, si les enfants qui fréquentent l'école élémentaire et ne rentreraient pas chez eux pourraient éventuellement être appréhendés pour "vagabondage" -même si je pense que ce genre de délit ne doit plus être verbalisé nulle part-, de quel droit une commune verbaliserait des familles dont les enfants qui fréquentent l'école maternelle sont de DROIT gardés par les enseignants après la classe? C'est une obligation légale, inaliénable, insurpassable, c'est le devoir et la fierté de tout enseignant d'assumer ses responsabilités en toute circonstance, quel qu'en soit le prix. Cela m'est arrivé plusieurs fois, de manger à l'école avec un enfant. Et alors? Si cela m'a sérieusement emmerdé, pour autant j'ai fait mon devoir envers l’État comme envers un élève en petite enfance qui n'a rien demandé à personne. Il faudrait ajouter un traumatisme à un autre? Je rappelle que l'école publique française est laïque, obligatoire, et gratuite, qu'elle est également nationale et ne répond qu'à des textes de Loi précis avec lesquels aucune commune n'a le droit de jouer. Jamais le législateur n'a prévu une quelconque sanction autre que disciplinaire pour des retards systématiques, et encore cette sanction doit-elle discutée, pour être évitée. Jamais aucune sanction financière n'a été prévue ni même seulement envisagée, tant qu'elle irait à l'encontre de l'esprit du Code de l'éducation et des principes fondamentaux qui en ont amené la rédaction. De plus, qui pourrait en récupérer le montant? Une régie municipale? Quel est son rapport avec l'école?

Que la commune mette à l'amende des parents retardataires après les services périscolaires facultatifs, soit, c'est son choix. Qu'elle s'occupe de l'école et veuille s'ingérer dans son fonctionnement, non. On ne mélange pas les choux et les carottes, sauf éventuellement en physique du chaos. Une commune n'a pas à se mêler, jamais, du fonctionnement d'une école. Et encore moins inventer une méthode de répression qui n'a pas été prévue par le législateur.

On vit dans le n'importe quoi... Une époque formidable, aurait dit Reiser.

1 commentaire:

  1. ... à l'heure des rythmes scolaires, qui amènent de la confusion à tous pour l'instant.
    Professionnalisme, cohésion pour le seul but du bien-être de l'enfant...

    Bon, en attendant, je dois réveiller mes enfants de PS en plein sommeil profond, parce que je ne peux pas dire à 15h30 aux parents: "il est au dortoir, allez le chercher et habillez-le, vite, parce que le périscolaire ferme ses portes ensuite à ..."
    Nous mettons en place les rythmes cette année "pour de vrai".

    La mairie prend acte de son pouvoir sur le monde scolaire. Réunions en cascades à venir pour 'harmoniser'!!!!!!!!!!!!!
    Ce article montre la dérive que je sens aussi...

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