dimanche 15 mai 2016

PPCR, c'est parti !

C'est bien la première fois que je vois - depuis des lustres - un gouvernement faire ce qu'il a dit qu'il ferait. Les accords PPCR en sont un excellent exemple, et je me frotte les mains de contentement. Pour ce qui concerne la fonction publique en général, et l’Éducation nationale en particulier, les premiers décrets sont parus le 13 mai au Journal officiel. Pour ce qui concerne les enseignants, il s'agit du transfert primes/points, soit la transformation d'une partie des "indemnités" en points d'indice à partir de janvier 2017. Une partie seulement (au maximum 167 € en 2017, 389 € en 2018).

Je râlais récemment encore contre ce principe des "indemnités", qui me parait ahurissant, même si une partie est prise en compte dans le calcul de la retraite additionnelle de la Fonction publique. Voilà donc une première mesure qui va dans le bon sens de la prise en compte de ces "indemnités" pour le calcul de la pension de retraite.

Rappelons que quelques syndicats préhistoriques qui ne veulent que mon bien malgré moi ont refusé de signer ces accords. Ceux-ci qui croient encore au "grand soir" imaginent je suppose une grande fraternité debout qui vit toute nue en jouant du tam-tam. Je suis navré que ma vision de l'école ne soit pas celle-ci, ce serait pourtant rigolo ce gigantesque foutoir fornicateur, même s'il y a de grandes chances qu'il se termine en fête cannibale. Mais heureusement le SE et le SGEN, de leur côté, sont adultes, comme d'autres centrales plus petites, et jouent le jeu d'une réforme de fond qui n'est qu'à notre avantage.

Le SNU, lui, fait comme de juste cavalier seul, un pied à gauche un pied à droite, dans une danse très originale qui n'est pas sans rappeler celle de Saint Guy. Dans plusieurs articles récents, ce syndicat totalement égaré rappelle qu'il est encore et toujours contre le GRAF, et qu'il veut un grade supplémentaire pour tout le monde. Ce qui revient bien entendu à nier toute mission particulière au sein de l'école, et surtout celle de Directeur d'école. Comme si ma fonction n'était pas un métier, ce que pourtant le ministère a clairement expliqué en décembre 2014 avec un référentiel très propre qui prouve abondamment que le Directeur d'école a des devoirs et des responsabilités que les autres n'ont pas, et qui a encore été malheureusement prouvé cette année avec les évènements que nous savons et les mesures de sécurité qui ont abondamment pesé sur les dirlos. Mais il n'est pire sourd, n'est-ce pas... il va leur falloir arrêter la branlette intellectuelle qui n'aide pas leurs facultés auditives.


Ce GRAF, ou Grade à Accès Fonctionnel, nous allons en entendre bientôt parler. Mme la Ministre l'a elle-même évoqué récemment:

"... la question du parcours de carrière des personnels de l'éducation nationale de tous les niveaux. Il est en train d'être repensé pour faire en sorte qu'on puisse mieux reconnaitre le travail des enseignants, leur progression de carrière, leur engagement car il est des missions comme des responsabilités particulières que les enseignants prennent dans les établissements qui doivent être mieux valorisées et mieux accompagnées par y compris des inspections qui doivent jouer davantage un rôle d'accompagnement, de conseil. Tout cela , ce parcours de carrière est en train d'être repensé. Dans quelques semaines je vous présenterai cela en détail. ..."

Je l'attends de pied ferme, ce grade. Les Directeurs en seront, c'est certain. Dans quelle proportion? C'est là la question. Mais je ne suis pas forcément pessimiste sur ce point. En revanche, il est clair que cette reconnaissance institutionnelle et financière ne changera pas forcément beaucoup mes conditions de travail, c'est pourquoi dans le paquet j'attends aussi avec intérêt ce qui concernera le rôle des IENs et leurs rapports avec les Directeurs d'école. Je subodore que le travail effectué par le GDiD ces dernières années va commencer à payer, je ne serais pas étonné que le Ministère reprenne à son compte la Charte de confiance du GDiD signée avec les syndicats SI.EN-UNSA, SE-UNSA et SGEN-CFDT.

Bref, il y a du mouvement en cette fin d'année scolaire. Cela fait longtemps que nous attendons, mais je pense que le présent gouvernement veut réellement avancer malgré les oppositions, et avant mai 2017. Tant mieux. Je n'ai pas la mémoire courte, je saurai m'en souvenir.

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