dimanche 12 juin 2016

Non, je n'ai pas dit ça !

En me relisant ce matin, après une semaine de travail perturbée et une fête d'école lourdissime, je me rends compte que j'ai pu donner l'impression dans mes deux derniers billets que je trépignais de bonheur aux décisions du protocole PPCR.

Ce n'est pas le cas. Le compte n'y est pas pour les directrices et directeurs d'école. Mais je dois néanmoins encore une fois souligner que depuis des lustres personne n'en avait fait autant pour nous, dans l'écoute comme dans les faits, que depuis ces trois dernières années.

Soyons clairs: si la charge de classe de certains directeurs a légèrement diminué avec une "augmentation des régimes de décharge", si la "classe exceptionnelle" peut devenir une perspective de carrière pour quelques directeurs vieillissants, si notre charge des APC a diminué, si nos "indemnités" ont légèrement augmenté... pour autant notre charge de travail a augmenté également, nos difficultés n'ont pas changé (temps, énergie, cumul de certaines périodes...), les petites écoles sont toujours lésées, et le directeur d'école lui-même n'est pas encore reconnu dans ses compétences comme dans ses prérogatives. Sans statut spécifique, le directeur d'école n'existe toujours pas légalement, nous dépendons de tout le monde sauf de nous-mêmes, et nous n'avons pas de marge de manœuvre.

Les accords PPCR n'y changeront pas grand chose, l'excellente "Charte de confiance" signée par le GDiD avec les IENs non plus. Les risques liés à la mainmise sur les écoles par des principaux de collège qui n'y connaissent rien sont toujours présents, les exigences comme l'incompétence de certains inspecteurs de circonscription aussi, la "simplification administrative" est lettre-morte quasiment partout. Les outils numériques qui nous sont imposés, s'ils s'améliorent restent néanmoins peu conviviaux et surtout lourdingues, sans parler d'un Affelnet catastrophique dont je ne comprends toujours pas pourquoi c'est au directeur sans secrétariat qu'on impose de le remplir! Avec les attentats de 2015 nos devoirs en termes de sécurité sont devenus aberrants, et peut-être en fin de compte le refus de nombreux Maires comme de nombreux directeurs d'école de ne pas faire cette année de manifestation festive est-il une bonne chose, qui pointe les limites de nos possibilités d'action aux yeux de tous: assurer la sécurité d'accord, mais à quel prix? A défaut de pouvoir le faire, nous pouvons toujours ne rien faire du tout, c'est bien là malheureusement notre ultime possibilité d' (in)action.

Alors bien entendu la reconnaissance des directeurs d'école est toujours pour moi en ligne de mire. Nous sommes désormais attentivement écoutés certes, par le biais du GDiD en particulier, nous ne sommes pas forcément entendus. Le temps qui nous est octroyé pour faire notre boulot est toujours chiche, et c'est pire dans les petites écoles où nous devons encore faire des heures d'activités pédagogiques complémentaires qu'il faut bien prendre sur le temps que nous consacrions avant à notre mission. Concrètement? Ben rien n'a changé pour moi, sinon que j'ai chaque mois une journée de décharge qui évidemment ne tombe pas forcément au moment où j'en ai besoin. Et je dois bien malheureusement noter que cette "décharge" se fait parfois au détriment du remplacement d'enseignants malades tant les possibilités de remplacement sont devenues ténues au sein des circonscriptions.

Le système est toujours malade. Il a pris du paracétamol mais la maladie est toujours présente. J'avais écrit en début d'année scolaire que je n'en pouvais plus et que je voulais laisser tomber. Je n'ai rien "trouvé" au mouvement qui ma satisfasse... alors je continue, je vais pallier les défauts du truc avec mon expérience et mon j'm’en-foutisme de nombreuses sollicitations qu'il suffit d'ignorer pour qu'elles disparaissent. La mission est jolie, mais comme elle est difficile!

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