samedi 6 mai 2017

Le Changement, c'est maintenant...

A la veille de connaître le nom de mon 18ème ministre depuis mon entrée dans le métier (oui, quand même, je me sens un peu vieux, là), ainsi que celui d'un éventuel ministre de la Fonction publique, je ressens le besoin de faire le point. Nous ne savons pas vraiment ce qui va nous tomber dessus, les préoccupations politiciennes ayant pris le pas sur les projets de toute manière absurdes ou inapplicables de ceux qui furent candidats à cette élection présidentielle. Chez nos actuels gouvernants clairement depuis quelques mois un attentisme désabusé semble la règle. Il faut dire que la prévisible déculottée du parti au pouvoir ne pouvait pas soulever leur enthousiasme, et que notre actuelle ministre dont je pense beaucoup de bien va payer cher sa fidélité à sa parole. Dommage, j'aurais bien aimé pour une fois ne pas changer et assurer la continuité de la politique éducative actuelle... C'est un avis personnel, bien entendu, que vous êtes parfaitement libres de ne pas partager.

Ce qui semble se profiler à l'horizon aurait plutôt tendance à me rassurer, dans le sens où j'imagine difficilement notre président putatif faire feu de tout bois pour foutre en l'air ce que nous avons à peine eu le temps de débuter de nos nouveaux programmes, carnets de suivi et livrets, etc. Il y a peu de risque que je fasse imposer godillots, blouse grise et férule...

Néanmoins je ne suis pas enthousiaste. Si je vois plutôt les choses du bon côté en tant qu'enseignant, le Directeur d'école en revanche se sent comme sœur Anne et ne voit pas venir grand chose à part la route qui poudroie et l'herbe qui verdoie. Mais je suis optimiste, pour deux raisons:

1) le travail ininterrompu et régulier du GDiD depuis quinze ans a finalement payé. Aujourd'hui plus personne ne nie la nécessité de rénover la gouvernance des écoles, sauf peut-être quelques ultimes réfractaires dans les rangs des syndicats qui attendent toujours "le grand soir" (il faudra leur expliquer un jour que Lev Davidovitch Bronstein est mort depuis 75 ans). Syndicats réformistes et politiques de tous bords sont désormais conscients que le système de pilotage des écoles est devenu inopérant malgré la bonne volonté des personnels qui en ont la charge - et le mot "charge" est exactement le terme qui convient -.

2) la création de la "classe exceptionnelle" qui traîne un peu - promise pour avril, puis mai, et juin aux dernières nouvelles qui me sont parvenues aux oreilles - pourra difficilement être remise en cause, car elle procède de longues discussions avec les grandes centrales syndicales qui toutes aujourd'hui l'ont actée. Les accords PPCR dans la Fonction publique ont été un remarquable travail de longue haleine et ne seront pas renégociés. Même si cette "classe exceptionnelle" ne concernera que peu d'élus au cours de sa première année d'existence, je rappelle qu'elle a été inventée pour reconnaître l'investissement de plusieurs métiers particuliers de l’Éducation nationale dont prioritairement les Directrices et Directeurs d'école. Bien sûr ce n'est pas la panacée, mais c'est une preuve de bonne volonté...

Notre éventuel statut, je l'ai déjà écrit ici, ne pourra passer que par une redéfinition de celui de l'école. La création d'établissements du premier degré amènera celle d'un statut pour les Directeurs. C'est d'ailleurs aussi ce que pensent les deux alliés syndicaux du GDiD, soit le SE-Unsa et le SGEN-Cfdt. La "refondation" dont Vincent Peillon nous a rebattu les oreilles sera à ce moment-là vraiment effective.

Dans cette optique syndicale, le SE reste pour l'instant en retrait. Christian Chevalier a quitté ses fonctions après huit ans d'investissement et de discussions franches avec le GDiD, je suppose qu'il faut aux nouveaux dirigeants le temps de reprendre les rênes, et la période y est peu propice.

En revanche le SGEN a pris le taureau par les cornes, et investit avec vigueur le terrain de la rénovation de la gouvernance des écoles: ici, et puis , et puis... Je les en remercie, c'est l'heure de pousser à la roue. Car il est clair à mes yeux que si le GDiD doit continuer son travail de lobbying et faire connaître nos positions, c'est désormais sur le plan syndical, face à face avec nos prochains gouvernants, que les choses vont se jouer. Si nous devons obtenir un statut de Directeur d'école, c'est maintenant.

Et j'y crois.

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