jeudi 11 mai 2017

Supputations...

Le dirlo s'est bousillé un genou, du coup il est devant son écran au lieu d'être à la piscine avec ses élèves... Bon, ce sont des choses qui arrivent, mais cela fait bizarre, moi qui n'ai pas été absent depuis des années. Ceci écrit, je n'ai jamais pensé que j'étais indispensable, loi de là. Et l'école tourne très bien sans ma présence.

Du coup je faisais ce matin la tournée des Grands Ducs : journaux, magazines, sites web, blogs, Facebook, Twitter... Quel carnaval! A peine sommes-nous - enfin - libérés des agressions, exagérations, aberrations ou "fake news" en tous genres liées aux élections présidentielles que ça suppute à-tout-va sur ce que va faire notre nouveau Président de la République. Bien sûr il avait un programme, une plateforme électorale sur laquelle il a appuyé ses discours et ses réunions publiques, bien sûr il n'a pas changé ses propos d'un iota ni fait non plus de promesse inopinée désastreuse ou idiote (et pour le coup là c'est bien la première fois que je vois ça depuis quarante ans que je vote!), mais néanmoins je rappelle que M. Macron parait avoir fait de la consultation d'autrui son leitmotiv, et qu'il semble vouloir en tirer profit. Nous verrons.

Dans le domaine éducatif, il a des idées qui font jaser. Où va-t-il trouver les milliers d'enseignants nécessaires pour dédoubler les classes de CP et CE1 en REP? Va-t-il les prendre dans le vivier des PDMQDC (Plus De Maîtres Que De Classes) ? Pourquoi alléger les rythmes scolaires, ce n'est pas bien (après avoir braillé depuis des années contre, mais les enseignants ne sont pas à une contradiction près...) ! Etc.

Je rappelle que le premier travail d'un nouveau Président est de nommer un Premier ministre, qui lui-même constitue un gouvernement qui comprend - ô surprise! - un Ministre de l’Éducation nationale. Et que c'est le Ministre qui en accord avec ses chefs définit la politique éducative. Alors à quoi sert-il de supputer, sinon pour faire "du papier", ce que font avec allégresse les médias qui tous à longueur de journée nous racontent les mêmes âneries. Ne pouvons-nous patienter? D'autant que petit-fils d'instit, mari de prof, le Président de la République aura certainement à cœur dans ce domaine de ne pas refaire les erreurs d'un système de gouvernance qu'il a connu et dont il a eu le temps de contempler les velléités malheureuses, en commençant par celles de Vincent Peillon qui avait des idées et ne voulait pas en démordre.

En revanche apparait le terme "autonomie" pour évoquer l'école... Oh, c'est timide, c'est peu explicite. Mais cela réjouit le vieux militant que je suis de l'autonomie de l'école primaire dans ses choix et ses projets. Nous allons peut-être avancer, n'en déplaise aux conservateurs invétérés des syndicats meurtris par la disparition d'une insoumission qui m'aura beaucoup fait rire. Et puis cette autonomie, qui fait pour moi partie d'une reconnaissance du singulier métier de Directeur d'école, fait suite à la création effective de la classe exceptionnelle, dernier acte - avec le changement de l'évaluation des enseignants - de Mme Vallaud-Belkacem que décidément je regretterai quand même.


J'espère grandement que le GDiD va prendre le taureau par les cornes. Je sais que l'association a connu quelques difficultés ces deux dernières années (soucis familiaux, charge de travail accrue, pour ses membres qui tous sont sont bénévoles), mais il est résolument nécessaire de profiter de l'opportunité qui nous est offerte. Je leur fais confiance pour ne pas louper le coche.

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